Retour en 4 manches sur une brève (40 ans) histoire de notre secteur très instructives, où comment l’information a été abandonnée au profit de la donnée et où certains ont même pensé que cela pouvait être le nouveau pétrole du 21ème siècle.

Quand on n’a pas de moteur et surtout, que l’on ne sait pas où aller 😉
(à la différence de mon illustration où un aveugle sait où aller, mais il le fait avec un autre sens que la vision. SENS, le mot est lâché.)

L’évolution de notre secteur ressemble étrangement à celle de la préhistoire.

En quarante ans, nous sommes passés du Paléolithique inférieur, l’âge de la pierre taillée, où il fallait tout programmer soi-même (souviens-toi des ISAMs – Indexed Sequential Access Method), jusqu’à l’âge des métaux : celui de l’intelligence artificielle.

Entre les deux ? Une évolution continue mais ponctuée d’erreurs récurrentes … instructives.

Trop souvent, le moyen a primé sur le résultat.
Ou plutôt, le résultat a été dicté par la technique, au lieu d’être porté par une vision stratégique. Ce n’est pas la donnée qu’il fallait structurer, mais bien la pensée.

À quelques exceptions près — notamment aux débuts prometteurs du data mining — la pensée a été “formatée” par les langages d’accès à la donnée. On a même appelé cela Structured Query Language, comme si le cœur du sujet était simplement de retrouver ce qui avait été stocké.

Cela nous a mené à des impasses, parfois cocasses : les “moteurs de corrélation”, par exemple, qui faisaient dire, souvent, tout et n’importe quoi aux chiffres mais avec une promesse marketing séduisante. On palliait l’absence de réflexion stratégique par des couches logicielles toujours plus complexes. Et, face à l’échec, on a fait encore “mieux” : toujours plus de données, avec le Big Data, pour trouver une aiguille dans une botte de foin. Et comme par hasard, on ne la trouve pas, on va demander à un autre de faire le travail à notre place. Après le Cloud, le nébuleux : THE Intelligence Artificielle. La nature et la technologie ont horreur de vide. Il y a un problème, comme disait Einstein, je l’escamote … il n’a a plus de problème.

C’est tout cela que je veux partager avec vous dans ma prochaine série : “Il faut que je vous dise…”, à retrouver ici et sur mon blog : www.jmp.net.

Le prochain billet commencera par le début: l’âge de la pierre taillée, le paléolithique du stockage de données. Quand rien n’existe. Quand il faut tout construire soi-même — jusqu’à son propre système d’indexation.

A bientôt

🇬🇧 English version – I have to tell you something…

The evolution of our industry oddly resembles the progression of prehistoric times.

Over the past 40 years, we’ve moved from the Lower Paleolithic — the age of chipped stone — when everything had to be programmed by hand (yes, including those good old ISAMs – Indexed Sequential Access Method), to the metal age of Artificial Intelligence.

In between? A continuous evolution but marked by recurring… and instructive mistakes.

Too often, the means have taken precedence over the ends.
Or rather, outcomes were shaped by technical constraints instead of being driven by strategic vision. It wasn’t the data that needed structuring — it was the thinking behind it.

With a few early exceptions — like the promising beginnings of data mining — thought itself has been “formatted” through data access languages. We even named one Structured Query Language, as if the main goal was just to retrieve stored information.

This led us down some amusing — and sometimes absurd — paths: “correlation engines” that could make data say absolutely anything. The marketing pitch was seductive, of course. Software was sold as a fix for the lack of strategic clarity. And when that failed, we doubled down: more data, more tools — enter Big Data, in the hope of finding a needle in a haystack. And as luck would have it, we can’t find it. So we turn to someone else to do the job for us. After the Cloud, now the Nebulous: THE Artificial Intelligence. Nature and technology both abhor a vacuum. There’s a problem? As Einstein once said: ‘Let’s hide it… no more problem.’

That’s what I’ll be sharing in my upcoming series: “I have to tell you…”, to be published here and on my blog: www.jmp.net.

The next post will go back to the very beginning: The age of chipped stone. The Paleolithic of data storage. When nothing existed, and everything had to be built — including your own indexing and storage system.

Stay tuned …

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