La phrase qui me fait étouffer le plus souvent est généralement: “on a toujours fait comme ça”. Ca justifie généralement tout. On ne change pas ses habitudes. On ne sort pas de sa zone de confort.
Résultat: on ne peut rien améliorer ou juste à la marge. L’humain est très fort dans ces justifications. Il en arrive même à trouver des méthodes mathématiques, qui vues de loin sont parfaitement logiques, pour justifier ne rien faire, voir de faire n’importe quoi.
Pour cela, c’est très simple.
Prenons l’exemple de la pollution atmosphérique causée par les moyens de locomotion. Passons sur la polémique électrique / pétrole et l’histoire du nucléaire qui pollue moins que le reste. Ca, c’est encore magnifique. Mais cela nous met sur la piste: tout est une question de définition. Avec les bonnes méthodes, on fait dire ce que l’on veut aux chiffres.
En toute logique (???), on va s’attaquer à ce que nous voyons le plus au quotidien et qui en théorie est le plus gênant pour le plus grand nombre : la voiture.
En plus c’est plutôt simple: il suffit de durcir les normes et de les imposer aux constructeurs. Les normes, c’est facilement maîtrisable et les constructeurs, facilement contrôlables. Et puis pour que cela aille de mieux en mieux, il suffit de durcir progressivement ces normes: la génération Excel est à l’oeuvre.
Résultat: on le connait. Les constructeurs ne sont pas idiots et à l’impossible nul n’est tenu.
—> première sortie de route
On aurait pu s’inquiéter avant du problème diesel … mais non. On a le mauvais carburant, mais on continue car on s’en est même fait une spécialité. On l’avantage outrageusement, il pollue plus que la carburant usuel, mais ça n’est pas grave … on ne fait rien ou pas grand chose et quand on s’apperçoit de l’impasse: trop tard.
—> deuxième sortie de route.
Comme le disait Einstein: “si les faits ne correspondent pas à la théorie … change les faits.” 😉
Aussi, pour ne pas plonger totalement dans le ridicule fini, il va même falloir remonter les normes car elles seraient devenues trop dures … c’est à dire trop chers à implémenter. Une fois de plus, c’est une question d’argent.
Parce que certains ont voulu économiser quelques dizaines d’euro par voitures, la “triche” de Volkswagen a coûté des dizaines de milliards et un impact sur l’image de marque incommensurable.
Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt.
Imaginons maintenant que nous soyons orientés BUT plutôt que moyens.
On pourrait regarder alors qui sont les plus gros “pollueurs” et quels sont les problèmes les plus importants. Cela pourrait donner un ordre de priorité.
Le fret maritime semble être un bon client. J’ajoute aussi les bateaux de croisière, immenses villes flottantes qui sont une hérésie écologique, mais c’est encore un autre sujet.
Restons sur la pollution liée au moyen de déplacement. On sait que l’un de ces bateaux émet beaucoup beaucoup plus de pollution qu’une voiture. (on parle d’un rapport 1 bateau = X millions de voitures)
Le plus drôle, si l’on peut dire: il y aurait plus de 60,000 de ces bateaux en opération dans le monde. Etonnant non ?
La cause, une fois de plus l’argent et des économies (importantes) sur le carburant utilisé qui est une monstruosité. Les cochonneries produites par ces bateaux sont édifiantes et polluent indibutablement plus que toutes les voitures / camions / avions en circulation. Mais de quelle pollution parle t’on ?
Pour eux, il n’y a pas de problème, car ils ont trouvé la métrique qui les arrange :
Voilà comment on justifie que l’on n’est pas “si mauvais”. Nous sommes dans le règne du big data. On fait n’importe quoi avec les données en pensant pouvoir prendre des décisions avec. Inventons une règle, divisons ce qui nous arrange par ce qui semble logique et comparons le à d’autres industries qui n’ont rien de comparable et concluons : ben non M’sieur, je ne suis pas si mauvais. Je suis même le meilleur.
On prend au numérateur la mesure de pollution la plus “intéressante” (c’est à dire le nombre le plus petit) tandis qu’au dénominateur, on va essayer d’avoir le nombre le plus grand. On pourrait alors prendre n’importe quoi : la longueur d’un paquebot multipliée par l’âge du capitaine multiplié par le volume total transporté et par son poids total …
A ce jeu, tout ce qui n’est pas bateau est disqualifié d’office, même le train.
En clair, on compare des choux et des carottes car après tout, là où cela devient ridicule, c’est que le transport maritime est juste irremplaçable dans de nombreux cas. Et si il est le moins cher en terme de tonnes transportées sur des parcours qui sont faits pour lui (de ports en ports), c’est entre autre grâce au coût du carburant de la pourriture qu’ils utilisent.
Ne suffirait-il pas d’imposer :
- des systèmes de dépollution efficaces,
- des moteurs de nouvelle génération répondant à de vraies normes écologiques,
- Et … un vrai carburant !
Mais tout cela a un coût et quand certains pensent que cela reviendrait à taxer le commerce mondial, cela semble poser problèmes. Résultat, on ne fait rien, ou pas grand chose.
Ecologie, éducation, aménagement du territoire, santé … il semble que nous sachions ce qu’il convient de faire, mais que cela ne soit pas la priorité et surtout que tout reste toujours bloqué pour des raisons financières.
Et en attendant, ces étrons flottants, avec leurs copains de croisière continuent de prendre la mer pour poubelle et de se moquer du reste.
Quant au bon sens, il est vite étouffé sous des considérations court-termiste:
Le problème du transport maritime est très simple : tant qu’on est en zone portuaire, les lois antipollution locales s’appliquent, et on tourne au mazout classique, sans pot catalytique… donc c’est sale, mais pas trop…
Dès les eaux internationales, plus de lois et c’est la fête du slip. Tout comme on dégaze à volonté, on remplace également le mazout par le bitume de fond de tour de raffinage… la crème de la crème … quasiment gratuit comme carburant… c’est le rebut du cracking…
Pour résoudre cela, yakafokon quelques textes imposant les mêmes normes en mer qu’a terre…
Yapuka…. mais ca va prendre un certain temps 🙂