Cela fait très longtemps que cela me travaille: fatigué de parler, fatigué de me taire.
Mon blog va changer. Déjà par son titre. Puis, un changement, une simplification de rubriques. C’est peut être pas grand chose pour vous, mais pour moi, cela veut dire beaucoup 😉 :

Pour quoi faire en fait ?
Comme une bouteille à la mer,
Y a t’il quelqu’un qui me lit ?
L’espoir de penser que cela pourrait être utile,
Prétention d’espérer que cela puisse servir,
A quoi bon ?
La lumière de l’expérience n’éclaire le chemin que de celui qui la porte …
Se taire ? Laisser faire ?

Et puis non,
la haine, la peur, la séparation,
Toujours les mêmes ressorts,
Les illusions, les croyances,
Son pays, sa région, sa ville, son quartier,
Son club, sa chapelle, ses copains, son soi
L’égo qui n’a jamais tort,
Qui pense exister comme cela.

Et puis la maladie, les morts,
Toujours plus proche,
Quand malgré leurs certitudes, le doute,
Quand malgré l’espace, l’horizon se rétrécit,
Le temps devient précieux.

Et puis la Vie,
Chaque fois l’occasion d’un clin d’oeil
Comment dit-on déjà au pluriel ?
Et puis la nuance,
Et puis l’espérance,
Quant on est libéré de l’es-poir,

Merci Gérard,
Merci Cyrano,
Mon blog doit changer.
Depardieu est un grand.

J’aurais voulu leur dire … 02/2023 Massapequa, NY, USA

Le Bret
Si tu laissais un peu ton âme mousquetaire
La fortune et la gloire…

Cyrano
Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?
Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? Se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? Une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…
Non, merci. D’une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S’aller faire nommer pape par les conciles
Que dans les cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ?
Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : « Oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François ? »…
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu’un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais… chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

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