Je ne vous ferais pas le coup du “ils l’ont fait parce que personne ne leur avait dit que c’était impossible”. J’ai toujours trouvé cela ridicule. Mais je dis jusque que personne ne nous avait dit qu’il était possible de créer une société qui reste à la point de la “tech” et qui dure plus d’un quart de siècle … et personne ne le fait. Oui, dans “notre monde”, soit on fait dans la startup, la licorne et on a l’attention des médias, de nos gouvernants, des VC, du buzzz permanent, soit on est une “grande” et ancienne entreprise, un peu hors de portée de la création par le commun des mortels, parti de rien.
On cite alors, à juste titre, Dassault System et quelques autres comme pour se rassurer et essayer de faire oublier que Microsoft, Apple et Google ne sont pas nés ici. On parle aussi de la fameuse exception culturelle Française, j’ai nommé les “SSII”, comme on disait avant. La “fierté” nationale. La variable d’ajustement de la masse salariale des grands groupes. C’est un autre sujet. Rien à voir avec “nous. Je ne dis pas que nous valons mieux. Je dis que c’est autre chose.
Les sociétés comme les nôtres sont les oubliées d’un monde qui se gargarise de la dernière nouveauté à la mode. A une époque (Renaud Dutreuil), j’y ai cru. On a eu un Entrepreneur ministre. On parlait des “gazelles“. On avait compris à l’époque que le problème n’était pas dans la création d’Entreprises mais dans leur développement. On respectait les PME / PMI, l’Artisanat. Et puis s’en est allé …
Alors de la gazelle, il en reste encore quelque chose … nous courons toujours, depuis 25 ans ! De plus en plus vite, de plus en plus loin. Et aujourd’hui, mes chers @Witbe m’ont fait le plaisir d’un moment de partage et d’émotion en soufflant quelques bougies. Virtuellement, il y en avait 25 !!!
Hier soir, par le miracle d’un alignement de planète providentiel, j’intervenais dans une école de mon périmètre de prédilection, pour l’association 100.000 Entrepreneurs.
C’est un miracle car l’association n’avait trouvé personne et j’étais justement en France et en déplacement dans cette région pour deux jours, pile pour leur grande soirée des cordées de la réussite. Habitant à l’étranger, je ne suis pas souvent présent en France pour honorer les possibilités de rencontre avec les écoles. Cela me désole car ce sont souvent des moments forts, qui participent aussi à mieux se rendre compte de “l’état de la société” et des difficultés des uns (les élèves) et des autres (les enseignants, directeurs d’établissement …). Jusque là, je suis toujours sorti de ces moments avec un sentiment mitigé. Le plaisir, peut être un peu narcissique, de penser que l’on a pu être utile, pour quelques uns. Il y en a toujours “quelques uns”, même dans les établissements que l’on fréquente en priorité dits “défavorisés”. Mais de l’autre, non pas un désespoir, mais une envie de faire de l’Eric Cantona et de leur dire :
Cette histoire de Deepseek, dont certains découvrent l’existence la semaine dernière est absolument pathétique. Elle est le symbole parfait de la situation actuelle : aucune anticipation, aucun plan B, aucune leçon tirée du passé. Je ne parle même pas qu’un simple bruit (Deepseek fait mieux et moins cher) “efface” sur le marché la valorisation de LVMH et de L’Oréal … cela en dit long sur l’état de schizophrénie et du non maitrise de la situation au travers du fast trading et des peurs, dans lequel nous sommes.
Mais le plus grave n’est pas là. Tout ce que je lis jusque là, avec les “gourou tech yakafokon” est absolument sidérant. On n’apprend rien de nos erreurs. On en est toujours à sous estimer l’autre et d’essayer de recopier ce qu’il fait en espérant, avec 3 trains de retard, sans ses atouts, en négligeant les nôtres et avec nos faiblesses, faire mieux. Non mais on rêve ? A un moment, comme le dit la chanson, si cela continue, faudra que ça cesse. Jusqu’où faut-il boire la coupe ? Cela ne tomberait-il pas bien à un moment très particulier, celui du fameux rapport Draghi. Pratique pour faire passer la pilule, l’Europe expliquer qu’elle a un plan. Elle avait prévu. Et ce rapport. Vous l’avez lu ? Franchement, c’est à mourir de rire non ? On se moque de qui ?
Ceci dit, quand on voit les “contributeurs“, on comprend mieux. On va dire que c’est un machin pour les grands, qui rêvent que l’on revienne aux 30 glorieuses et qui ne peuvent pas un instant imaginer que 50 garnements Chinois dans leur garage, payés le quart d’un mauvais ingénieur logiciel de la Valley puissent faire mieux que tous nos brillants cerveaux que l’on a, nous, en Europe. Tiens d’ailleurs c’est vrai, la Chine et l’Inde, pas de problème, on va les mettre au plis avec nos quelques centaines de génies qui sortent de l’ENS et de Polytechnique … quand eux en génèrent (et aux Etats-Unis aussi) des dizaines de milliers à partir de GRANDES Universités. Si tant est que nos génies de la France veuillent s’abaisser à “faire du logiciel” bien sûr … Heureusement, les Chinois, cela fabrique nos slips et les Indiens des Naan Cheese, c’est bien connu. (ndlr: on peut s’enorgueillir d’avoir au moins UN Français dans de nombreuses sociétés de la Silicon Valley mais qui dirige Microsoft, Google … ?)
Bref, je lis des idioties je suis désolé et je vais debunker, comme ils disent, car les “gourous” commencent vraiment à fatiguer sévère :
Coup de tonnerre ou coup de grisou, “le luxe en fort recul après les résultats de LVMH”. LVMH, chiffre d’affaire -2% et résultat -17%. Catastrophe ! mais que se passe t’il ? Surtout après 3 années d’EUPHORIE (sic leur directeur financier Jean-Jacques Guiony). Le luxe va mal (sic les médias), ils n’ont plus la croissance insolente des dernières années (sic les médias bis), seraient-ils en passe de ne plus être une valeur refuge ? (sic moi) Les consommateurs auraient-ils changé leurs habitudes ou du moins, le consommateur, de plus en plus envahi de signaux anxiogènes et comprenant que s’anesthésier au champagne et au caviar acheté chez Carrefour pour se prouver que l’on existe car “je consomme donc je suis”, n’est plus un but ?
NDLR: Vous pensiez que j’allais parler de nous et de l’actualité financière nous concernant ? soyez patient, cela arrive, vous ne serez pas déçu. Cliquez sur “read more” 😉
Chacun y va de sa musique, de sa “philosophie“. La propulsion nucléaire pour les Américains. Les voiles et le vent pour les Chinois et … les rames pour l’Europe. Résumons. D’un coté la puissance brute avec le leader mondial incontesté : les Etats-Unis. De l’autre l’Europe qui cherche à exister et tente la voie de l’étique et de ce qu’elle sait faire de mieux: la réglementation en donnant des leçons au monde entier. Mais un outsider de dernière minute, peut être sous estimé, on le verra, s’invite à la table: la Chine et son brillant Deepseek qui démontrent avec brio ce que je dis depuis 30 ans: la différence par le logiciel, l’intelligence et “une autre façon de faire”. PS: ne pensez pas que les Etats-Unis négligent cette voie, mais souvent la puissance brute pragmatique est préférée à la sophistication algorithmique longue et difficile ;-)) Elle permet aussi d’être plus dominant et d’élever les barrières à l’entrée pour d’éventuels nouveaux entrants à un niveau jusque là jamais vue dans l’industrie. Trois vision du monde ? qui va gagner … qui va perdre ? Même si pour cette dernière question, on peut avoir une idée, vu comment les choses sont parties. 😉
Les Blier, quelle lignée ! Le père, l’un des meilleurs acteurs et le fils, un des meilleurs réalisateurs. Ils se sont retrouvés maintenant, ainsi que tant d’autres de leurs copains. Cet article du Figaro d’aujourd’hui me fait découvrir cette séquence … tellement touchante :
Hier on parle de Jean-Michel Billaut et aujourd’hui, je ne peux terminer cette journée, sur la cote Ouest des Etats-Unis, sans avoir une pensée pour Daniel Balavoine qui nous a quitté il y a tout juste 39 ans. Le 14 janvier 1986 très exactement. J’en ai déjà parlé de nombreuses fois et je suis désolé si cela vous indiffère mais il m’est important. Jeunes, nos “idoles” (on dit comme cela ?) sont souvent les premières fois où l’on côtoie le choc de la “disparition”. Ensuite, tout au long de sa vie, du moins pour moi, cela se rapproche. C’est une partie de son passé qui part au présent. Au lieu de s’alléger, on s’alourdit. Jusqu’à l’ultime ou l’on perd ses parents et là, malgré ses proches, son conjoint, ses enfants, on se dit que ca y est … on est seul d’une certaine façon. C’est à notre tour de prendre le vent et de monter la pente, comme on dit au vélo, avec notre sac à dos beaucoup trop lourd.
Petite respiration amusante dans un monde où l’actualité prête à tout, sauf à rire.
On va me dire “mais ce n’est pas professionnel”.
En fait, c’est bien plus profond qu’il n’y parait et peut être aussi l’une des raisons pour lesquels je suis parti: la sinistrose. Tiens, un jour il faudra que je vous parle de ce sujet. Pourquoi en arrive t’on à quitter son pays. Par plaisir ? Par obligation ? Forcé ? Parce que l’on pense l’herbe plus verte dans le champ d’à coté ? Et quitte t’on son pays de naissance totalement ? Celui où nos anciens ont tout risqué, beaucoup perdu ? Ca, sans spoiler la suite, je peux déjà répondre : non. En tous les cas pas pour ma génération je pense. C’est plus difficile que ça.
Il y a deux types de censure. La pire est celle que l’on s’impose, de peur de froisser, de gêner, de déranger. On finit par se transformer pour tenter de devenir conforme à l’image de ce que l’on croit que les autres attendent de nous. Faire et dire des choses qui ne sont pas nous. Je ne parle pas de la différence entre l’égo et le moi profond. Non je parle bien de l’égo qui se façonne au fur et à mesure du temps, en fonction de conditions et de circonstances extérieures.
Vous savez, c’est le fameux “attention tu vas tomber”, “tu n’y arriveras pas”, “tu ne comprends jamais rien”, … le fameux tu qui tue. On voit d’ailleurs très bien qu’à chaque fois on parle de la personne, sans s’en rendre compte et non à ce qu’elle fait. Dans d’autres pays, on y fait plus attention. On met les formes et à un moment quand l’autre ne comprend toujours pas, on en arrive vite au “tu FAIS de la m*”. En France, curieusement on prend les choses, trop vite, pour nous. Le verbe FAIRE cède le pas au verbe ETRE. On ne fait pas, on est … au risque de le devenir.
C’est profond ce genre de “manipulation”. C’est même un système politique. On parle de panoptisme. En se sachant regardé, espionné, on transforme son comportement. On en a même fait des prisons réelles, bien avant que l’on se demande si, avec le numérique, on n’en soit pas arrivé aux prisons virtuelles.
Donc ici, je vais plutôt vous expliquer pourquoi je ne vais plus alimenter, enrichir des forums d’autres, comme ceux de Boursorama. Désolé pour ceux qui étaient heureux de m’y retrouver. (oui, j’en ai aperçu un ou deux ;-)). Venez à la “source”, c’est à dire ici. Suivez mon compte Twitter/X, Linkedin, Threads. Pas difficile.
Un jour, vous vous connectez et découvrez vos messages modérés censurés, sans explication, sans avertissement. Arbitrairement. J’avais déjà donné avec Wikipedia, comme beaucoup, mais au moins on pouvait avoir une explication et des humains. Ici, (forum Boursorama), c’est trop fort. Peut être qu’un grincheux, un concurrent vous a “disliké”.
Le résultat est là et vous décidez de ne plus participer … “On arrête de jouer”, comme je le disais d’Internet, il y a fort longtemps.
D’un coté, nous (les Entreprises) avons l’habitude de communiquer avec nos interlocuteurs classiques. Les financiers, les banquiers, les journalistes, les commissaires aux comptes, nos clients, nos prospects et même des relais d’opinion, comme le graal de la place parisienne, le Saint Simon de la bourse de Paris, j’ai nommé : Eric Lewin. Mais de l’autre, à partir du moment où nous entrons en bourse, un nouveau public apparait. Un public de plus en plus aguerri sur la bourse elle même. Un public exigeant. Un public qui gère, comme les financiers, des “lignes” et tout comme les financiers, un public qui peut avoir des objectifs et des horizons très différents: court, moyen, long terme, mais qui comme beaucoup de professionnels, n’a pas forcement le temps de s’intéresser en profondeur à un secteur, à une entreprise, à sa stratégie et comme eux parfois, qui se réfère à des métriques classiques (chiffre d’affaire, croissance, rentabilité) et ont beaucoup de mal à évaluer le capital immatériel d’une Entreprise et son potentiel.
Tandis que les professionnels de la profession ont leurs propres analystes, ont accès aux analyses de sociétés spécialisées (ndlr: pas assez nombreuses, nous souffrons en France d’un manque d’analystes de valeurs high tech) et sont régulièrement conviés aux réunions SFAF que nous organisons tous les ans (prochaine réunion pour nous le 23 mai), les petits porteurs (et oui, on dit comme ca, tout comme pour nous, on dit “small caps” ;-)) en sont réduits à se débrouiller.
Lecture de journaux spécialisés de moins en moins nombreux. Lecture de sites web de qualité variable. Apprentissage divers et varié des fondamentaux de la bourse (avec un, un peu trop grand pour moi, focus sur l’analyse value … j’y reviendrais) et, ce qui n’existait pas avant: présence régulière dans des forums plus ou moins dédiés. Jeuxvideo.com semble avoir cédé sa place à d’autres endroits plus qualitatifs.
Curieusement l’anonymat y est encouragé. Je me suis toujours demandé pourquoi. Mais bon … soit. Surement pour favoriser l’audience et l’engagement. Plus simple quand on est anonyme et ce fameux sentiment d’impunité. (FBI = Fausse Bonne Idée) Depuis le fameux Anon.pene, dont les plus anciens se souviennent peut être, j’ai ma vision assez claire du sujet. Et je vais vous avouer un “secret”. La plupart des professionnels de la communication déconseillent assez clairement de participer à ces forums. Et maintenant, à l’aune de mon expérience, je pense que dans la plupart des cas, ils ont raison. C’est dommage car cela permettrait d’engager un vrai dialogue de qualité entre des gens qui n’ont pas forcément souvent droit au chapitre. Et je parle bien ET des “petits porteurs” ET des “Small Caps”.
L’effet que j’ai souvent observé, c’est qu’il suffit d’un ou deux “excités” pour réduire à néant les meilleures volontés du monde. Et ce, quelque soit le sujet, quelque soit le moyen. On parle des fameux “haters“, dont beaucoup de sites en font leur fond de commerce. Je ne parle pas des gens qui sont objectivement déçus, qui cherchent à comprendre, qui restent respectueux … ce sont souvent les meilleurs défenseurs de l’Entreprise, une fois les explications faites. Non je parle vraiment des “haters”. De ceux qui, sous couvert d’un pseudo anonymat, vont se défouler. Avant on payait un psy pour se raconter. Ensuite, moins cher, on appelait la hotline de son fournisseur d’accès ou les pires, allaient “corriger” leur femme et / ou leurs enfants. Maintenant l’égo en mal de bataille, “ferraille” dans des forums. Et moins il y a de caractères pour s’exprimer, mieux c’est. On en est même revenu au temps des hiéroglyphes. On renforce la “binarisation” du monde et l’absence de nuance : J’aime / J’aime pas.
Mais tout cela serait presque admissible sans un autre phénomène beaucoup plus sournois : la censure. Il semble qu’il y ait deux poids et deux mesures chez certains. A quoi cela sert-il de tenter de participer, de passer du temps à répondre pour au final, le même résultat qu’une bouteille à la mer ? N’a-t-on pas mieux à faire ? L’excès de censure modération, malgré les résultats économiques à court terme, n’est-il pas un procédé qui affecte la confiance et donc la pérennité de son futur, à terme ?
De quoi je parle ? quelles conséquences ? vous le saurez dans un prochain billet et vous saurez tout pour retrouver toute l’information nous concernant ou pour me (re)trouver 😉 Stay tuned !